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Thich Nhat Hanh sur... / L’esprit de la retraite des pluies de 3 mois (2ème partie)

La communauté du Village des Pruniers en France profite de sa “retraite des pluies” annuelle de trois mois. Thây (notre Maître Thich Nhat Hanh) a offert un merveilleux Enseignement du Dharma sur l’esprit de la “retraite des pluies” le 12 septembre 2004.

Nous vous invitons à lire la deuxième partie de cet enseignement. Vous souhaiterez peut-être aussi lire la première partie.

L’art du service

La vie monastique a un but qui est de transformer nos afflictions à la racine. Bien sûr, en tant que membre monastique, nous voulons devenir un instrument du Dharma pour nous aider et aider les autres. C’est parce que nous voulons aider que nous avons quitté notre foyer pour nous ordonner. Mais pourquoi devons-nous quitter notre foyer pour nous ordonner afin d’aider les gens ? En effet les membres laïcs peuvent également aider considérablement les gens. Ils sont très actifs. Ils consacrent tout leur temps et toute leur énergie à aider le monde. Il y a des bodhisattvas laïc.que.s qui sont présent.e.s partout dans le monde, dans les zones de guerre où il y a de la haine, de la pauvreté, de la maladie ; les personnes de service sont là. Elles n’ont pas besoin de quitter leur foyer pour être ordonné.e.s, mais elles peuvent quand même faire ces choses. Parmi nous, il y a beaucoup de jeunes moines et moniales [en âge] qui veulent aussi faire du service social, aider le monde.

Pourquoi ne restent-ils pas dehors à faire du service social et à aider le monde ? Pourquoi doivent-ils être ordonné.e.s ?

Pendant le cérémonie de Face à Face, lors de la demande formelle d’ouverture de la retraite des pluies, les représentant.e.s de chaque hameau (rangée de gauche), demandent à se réfugier dans notre maître qui est représenté par nos membres monastiques les plus anciens (rangée de droite).

Parce qu’en tant que membres monastiques, ils ont la possibilité de transformer leurs perceptions erronées et leurs profondes afflictions. En faisant du travail social sans s’exercer à transformer leurs points de vue erronés, leurs douleurs et leurs afflictions, ils risquent de souffrir en faisant du travail social. Ils peuvent être victimes de la jalousie, de la fatigue, du découragement et de la colère. Ainsi, même si un moine ou une moniale aspire à faire du travail social, à aider le monde, il / elle doit savoir que sa première tâche est de transformer ses afflictions.

Les personnes laïques veulent aussi transformer leurs afflictions, mais elles ont moins d’opportunités. De temps en temps, elles se joignent à une retraite et apprennent aussi des moyens de transformer leurs afflictions. Mais en tant que membres monastiques, nous avons une opportunité bien plus grande, nous pouvons vivre avec la sangha 24 heures sur 24, année après année. C’est pourquoi nous devons être capables de faire la différence entre un membre monastique et une personne laïque. Si un moine ou une moniale ne pense qu’à faire du travail social et se laisse emporté par ce désir, alors il / elle n’est pas tout à fait un membre monastique. Parce qu’il / elle sait que lorsqu’il / elle transformera complètement ses afflictions et ses perceptions erronées, le travail social deviendra plus profond. Il ou elle peut aller plus loin, plus longtemps. Certains d’entre nous, après avoir vécu dans la sangha en tant que membre monastique pendant 3 ou 4 ans, sentent qu’en vivant au monastère, ils ne sont pas très utiles au monde. Ils veulent donc s’engager davantage dans le monde en se rendant dans des lieux de pauvreté et de guerre pour aider. Vivre dans un monastère ne donne pas l’impression d’aider beaucoup le monde.

C’est ce qu’ils / elles pensent. C’est une tendance très naturelle. Il faut donc nous rappeler que notre principale responsabilité est d’abord de transformer nos afflictions. Bien sûr, au monastère, pendant que nous apprenons et pratiquons, des personnes qui souffrent viennent aussi nous voir. Si nous sommes capables de transformer nos afflictions, si nous sommes heureux, paisibles et joyeux, alors nous pouvons les aider directement. Nous n’avons pas besoin d’aller sur place. Une fois que nous pouvons aider ces personnes, nous savons que lorsque nous irons à l’extérieur, nous pourrons également les aider. Mais si nous avons encore des souffrances et des afflictions, nous devons savoir que notre capacité est encore limitée. Nous devons donc nous rappeler que notre objectif principal en tant que moine ou moniale est de transformer nos afflictions.

Le travail social d’un membre monastique n’est pas de la même nature que le travail social conventionnel, car il s’agit aussi d’un travail spirituel

Lorsque nous serons capables de transformer naturellement les afflictions, nous aurons la capacité d’aider le monde. Parce que nous n’avons pas encore réussi à transformer nos afflictions, nous pensons que nous sommes incapables d’aider le monde en restant au monastère, que ce n’est qu’en allant à l’extérieur que nous pouvons apporter notre aide à beaucoup de personnes. La tendance et le désir de faire du travail social peuvent surgir et vous pouvez être poussé par cela. Qu’est-ce donc que ‘cela‘ ? C’est le manque de succès dans la transformation de nos afflictions [fondamentales]. Les personnes qui quittent leur foyer pour se faire ordonner ont des conditions et des opportunités pour transformer leurs afflictions profondes. Si nous voulons faire du travail social, nous pouvons le faire en tant que laïcs. Mais il y a un risque de devenir une victime des afflictions et une possibilité d’abandonner le travail à mi-chemin. En tant que monastiques, nous sommes conscients de cela, et notre chemin est donc différent. Nous devons être capables de nous aider nous-mêmes pour que notre aide aux autres soit de bonne qualité. Une fois que nous pouvons nous aider nous-mêmes, notre capacité à aider les autres sera de meilleure qualité. Nous consacrons peut-être moins de temps au travail social, mais ce travail est de meilleure qualité. Le travail social d’un monastique n’est pas de la même nature que le travail social conventionnel, car c’est aussi un travail spirituel. C’est notre pratique. Naturellement, toute personne jeune qui aspire à devenir monastique aspire aussi à aider le monde, à aider les autres. C’est certain.


Fr Duc Tri récite le Gatha avant de revêtir la robe Sanghati

L’aspiration à aller aider le monde est donc très naturelle. Mais nous devons reconsidérer les choses et voir que le but d’un monastique est avant toute chose de transformer les afflictions. Nous pouvons bien sûr offrir du travail social tout en transformant nos afflictions ; il n’est pas nécessaire de terminer le travail de transformation avant de pouvoir initier le travail social. Dans nos retraites, voyons-nous beaucoup de personnes en souffrance et sommes-nous capables de les aider ?

L’occasion se présente à nous maintenant. Si nous constatons que nous sommes toujours fortement pris dans nos afflictions, que nous sommes incapables de nous aider nous-mêmes, ainsi que nos frères et sœurs, aînés ou plus jeunes, ou les amis laïcs qui viennent à nous, alors comment pouvons-nous aller aider dehors et éviter de nous perdre ? Donc, si un frère ou une sœur se sent agité'(e) et pense que vivre dans au monastère n’est pas aussi utile que d’aller à l’extérieur, il convient d’y réfléchir à nouveau. [Transformer les afflictions] est la vocation la plus profonde d’un monastique.

Nos besoins quotidiens devraient être un peu moins que suffisants

Dans la tradition monastique, on entend beaucoup cette invitation à vivre selon le principe du ‘tam thường bất túc’. Cela signifie que les trois besoins essentiels du quotidien (nourriture, vêtements et logement) doivent être légèrement moins que ‘suffisants’.

Les trois objets de consommation, les trois nécessités de la vie monastique que constituents la nourriture, les vêtements et le logement, ne doivent pas être trop suffisants, il devraient être un peu ‘limite’. ‘Bất túc’ signifie insuffisant, inadéquat. Par exemple, sur une échelle de 10, nous devrions avoir 9 sur 10. Ne le laissez jamais atteindre 10. Cela doit être un peu limite. (En vietnamien, cela se dit ‘tam thường bất túc’). Une chose merveilleuse à ce sujet, c’est que lorsque nous vivons selon ce principe, nous sommes plus heureux que lorsque nous possédons ces choses en suffisance ou en excès. C’est la vérité.

“ Plus nous consommons, plus nous sommes heureux ”.Ce n’est pas vrai.

Quand Thây était novice, il n’a jamais mangé à 100% de sa satiété. Jamais de façon à être à 100% rassasié. Et ce fut pareil quand Thây a été envoyé à l’Institut Bouddhiste. Toujours un peu moins que la satiété. Pourtant, Thây était en très bonne santé et avait un bon appétit, malgré la simplicité de la nourriture. A l’Institut Bouddhiste du Temple Báo Quốc, à Huê, les novices cultivaient des patates douces, non pas pour consommer les racines mais juste les feuilles. Dans un plat de feuilles de patates douces bouillies, il y avait des feuilles jaunes et vieilles, pourtant nous aimions toujours autant les manger. Nous avions rarement de plats fris, nous n’avions que des légumes verts bouillis, trempés dans la sauce soja. C’était la nourriture la plus courante dans les temples. Nous n’avions que de riz moelleux des hauts plateaux, nous n’avions pas de riz blanc de Thaïlande comme maintenant. Chacun avait sa propre portion. On plaçait deux bols de riz ensemble et cela constituait une portion. Il ne fallait pas appuyer trop fort, de façon à ce que l’écart entre les deux bols soit d’environ 10 millimètres.

Thây Thiên Ân (qui fonda plus tard l’Institut bouddhiste international aux États-Unis) était novice à l’époque et il avait très faim. Il avait l’habitude de persuader les autres novices de presser davantage le riz dans les bols et d’augmenter l’écart à 20 mm. Selon lui, manger deux bols de riz n’était pas suffisant. Lorsque nous prenions place à table pour un repas, il y avait un bol [de moine] devant nous si nous étions en Retraite des Pluies. Après les 5 contemplations, nous soulevions le bol supérieur, le posions, puis prenions du riz et le mettions dans le bol supérieur. En général, nous devions le finir ; mais si nous étions en Retraite des Pluies, nous devions pratiquer ‘lưu phạn’, c’est-à-dire ne pas tout manger. Il y avait deux bols de riz, mais il fallait en partager avec d’autres êtres. Nous mangions de très bon appétit. Et nous étions en très bonne santé. Jamais nous ne nous sentions gonflés ni affamés. Et il n’y avait que du riz. Il n’y avait pas grand-chose d’autre pour l’accompagner. Quelques cornichons ou légumes bouillis nous aidaient à consommer le riz plus facilement. Le riz était le plat principal.

Si nous observons le Village des Pruniers aujourd’hui, nous pouvons voir que nous mangeons un peu trop. Nous ne pratiquons pas le “tam thường bất túc”. C’est pourquoi nous n’avons pas un aussi bon appétit. Nous ne sommes pas en aussi bonne santé. Nous remplissons notre assiette au maximum puis, quand nous lisons les 5 contemplations et le passage disant “ Reconnaissons et transformons nos formations mentales négatives, notamment l’avidité…” nous nous apercevons que nous avons déjà pris beaucoup de nourriture, et qu’il est un peu tard pour contempler. Nous devons donc contempler d’abord, avant de nous servir. N’attendez pas d’être assis et que la cloche soit invitée pour contempler, ce sera un peu trop tard.

C’est pour cette raison que le Bouddha a inventé le “ứng lượng khí” [‘instrument de la juste mesure’], notre bol monastique, pour que nous sachions quelle quantité de nourriture nous devons prendre. Nous devons donc nous organiser de façon à ce que notre alimentation soit en accord avec le principe de ‘tam thường bất túc’. De cette façon, nous avons un meilleur appétit, et une meilleure santé. Ne jamais manger jusqu’à satiété, et jamais jusqu’à se sentir trop plein. Et si nous mâchons très bien, nous n’avons pas besoin de manger beaucoup. Ici, chaque année, après les fêtes de Noël et du Nouvel An, tout le monde veut faire un jeûne parce qu’on a trop mangé.


Le bol à aumônes est également connu sous le nom de “bol de la mesure appropriée”.

Quelques souvenirs du noviciat de notre Maître

Quand Thầy était novice, il faisait froid en hiver mais nous n’avions pas de couverture, juste une natte de paille. Nous nous enveloppions dans des nattes de paille. Si nous nous enveloppions dans deux couches de nattes de paille, il faisait même plutôt chaud. Le vent froid pouvait toujours atteindre nos pieds, alors nous utilisions une vieille robe courte pour envelopper nos pieds, et nous dormions très bien. Nous dormions sur un lit sans matelas. En fait, ce n’était pas un lit mais une planche de bois [posée sur deux bancs minces]. Lorsque vous accompagnerez Thây au Vietnam, Thầy vous montrera cette planche de bois sur laquelle il dormait quand il était novice. Elle est très dure, sans aucun matelas. Il n’y avait qu’une natte de paille. Nous dormions pourtant très bien. En nous allongeant, nous nous endormions immédiatement [et avions] un très bon sommeil.

Ce que nous nommons ‘espace personnel’ se trouve à l’intérieur, pas à l’extérieur. L’espace personnel se trouve uniquement à l’intérieur de nous, pas à l’extérieur.Notre vie était vraiment communautaire.

En ce qui concerne nos chambres, personne n’avait sa propre chambre. Pas même une chambre pour deux. Toutes les chambres étaient partagées par tous. Pendant la journée, nous rangions les nattes de paille, et la chambre était à usage commun. Nous n’avions rien qui s’appelait ‘notre chambre’. Rien qui s’appelle ‘espace personnel’. Tout était à partager entre tous. Chacun pouvait aller dans chaque pièce pour se détendre. Nous pouvions aller dans n’importe quelle pièce. La journée, toutes les pièces étaient communes. La nuit, c’était un endroit pour dormir. Nous pouvions poser une natte de paille et sortir un oreiller mais, le matin, nous devions le ranger, et cela redevenait pièce commune. Ce que nous appelons ‘espace personnel’ se trouve à l’intérieur, pas à l’extérieur. L’espace personnel se trouve uniquement à l’intérieur de nous, pas à l’extérieur. Notre vie était vraiment communautaire. Nous partagions tout ensemble, même le temps. Le temps est le temps de tous. Il n’y avait pas de temps personnel. Il n’y avait rien qui s’appelait ‘temps personnel’. Et cela s’applique aux trois domaines que sont la nourriture, les vêtements et le logement. Thây doit admettre que sa période de noviciat était particulièrement heureuse. Nous étions innocents, tout était pris en charge par notre Maître et la Sangha. Nous n’avions pas à nous inquiéter de quoi que ce soit. Et ce fut aussi le cas tout au long de la période où nous avons étudié à l’Institut bouddhiste. À cette époque, le Temple Racine devait payer les frais de pension et d’études de Thây. Pas avec de l’argent mais avec du riz [encore dans sa balle]. Deux ‘giạ’ de riz (ou 2 boisseaux = 40 litres). Comme le Temple Racine Từ Hiếu avait des terres et des rizières, les frais étaient payés chaque mois par le biais de 40 kg de riz pour que les novices [comme Thây à l’époque] puissent poursuivre leurs études à l’Institut bouddhique. Une chose que vous devez savoir, c’est que si vous êtes heureux pendant votre période de noviciat, alors votre bodhicitta est nourrie, et vous serez heureux pendant toute votre vie monastique. Ce bonheur n’est certainement pas constitué de conditions matérielles, car nous avons pu vivre notre vie de novice en suivant le principe de ‘tam thường bất túc’.

Si Thây ne s’était pas souvenu de ces choses, vous ne les auriez pas connues. Et comment pourriez-vous en tirer un enseignement ? Pourquoi les patriarches ont-ils insisté sur le principe de ‘tam thường bất túc’ ? Tout simplement parce qu’il aide un moine à devenir un véritable moine qui est heureux. C’est en termes de consommation. Nous vivons à une époque différente. Nous consommons d’une manière différente, mais nous pouvons toujours suivre le principe de vivre simplement une vie qui ne présente jamais trop de confort matériel. Nous savons par exemple que nous pouvons manger un bol de plus, mais si nous mangeons ce bol supplémentaire, ce n’est pas bon pour nous. Cela nous rend moins heureux. Nous nous abstenons donc de manger ce bol supplémentaire. Ceux d’entre vous qui ont déjà jeûné savent que pendant ces jours-là, vous pouvez manger des biscuits. Si vous les mâchez bien, ils sont incroyablement délicieux. C’est bien meilleur que n’importe quel type de nourriture gastronomique.

Donc, si vous voulez apprécier la nourriture, mangez moins. C’est ce que le Bouddha lui-même a dit. Le roi Pasenadi avait un énorme appétit. Il était obèse. Chaque fois qu’il se rendait au monastère, il avait très envie de dormir, même pendant les Enseignements du Bouddha. Un jour, il faillit foncer dans le Bouddha. Il ne l’avait pas vu car il dormait en marchant. Amusé, le Bouddha lui dit : “ Votre majesté, mangez moins je vous prie. En mangeant moins, vous serez en meilleure santé, plus éveillé ”.

Le roi était accompagné d’un attendant. Alors le Bouddha continua : “Désormais, votre assistant pourra veiller à ce que vous puissiez manger avec modération. À chaque repas, vous ne mangerez qu’une certaine quantité ” Et le Bouddha lui-même aida le roi Pasenadi à [retrouver] la santé, à mincir. La phrase “ Manger un peu moins pour être en meilleure santé ” a donc été prononcée par le Bouddha lui-même, s’adressant au roi Pasenadi.

Peut-être que certains d’entre vous n’ont jamais entendu parler de l’expression ‘tam thường bất túc’, mais c’est un véritable standard monastique. Nous devons vivre comme cela pour être un vrai monastique. Manger un peu moins, posséder moins de vêtements, ne pas chercher trop de confort dans notre logement. Et cela n’est pas seulement utile pour les monastiques. Cela l’est aussi pour les laïcs. Si les laïcs peuvent vivre de la sorte, ils seront plus heureux. Notre société pense que plus nous consommons, plus nous sommes heureux. C’est une perception très erronée.

“ Plus nous consommons, plus nous sommes heureux ”. Ce n’est pas vrai. La vérité, c’est tout l’inverse. Consommer avec modération, vivre simplement, tout doit manquer un peu, et nous serons beaucoup plus heureux. Nous sommes sur le point de commencer la retraite de trois mois, les frères et sœurs ont la possibilité de changer de chambre, voire de hameau. Voyez si vous avez trop de possessions. Si c’est le cas, donnez-en une partie.

Nous vous invitons à lire la première partie de cet Enseignement en suivant ce lien :


Prosternation devant les Trois Joyaux, en gratitude envers le Bouddha et les ancêtres spirituels.

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What is Mindfulness

Thich Nhat Hanh January 15, 2020

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