Thich Nhat Hanh explique cette pratique. Vous pouvez l’écouter en anglais et/ou le lire en français.
L’expression “Kaye Kaya … Asana” en Pali, le corps dans le corps, contemplation du corps dans le corps. C’est ce que nous faisons dès le départ. Dès que nous commençons à pratiquer la respiration en pleine conscience, nous ne devons pas considérer la respiration comme quelque chose d’extérieur au corps. “Faisant l’expérience de mon inspiration, j’inspire ; faisant l’expérience de mon expiration, j’expire”. Nous devenons ‘un’ avec notre inspiration et ‘un’ avec notre expiration. Nous ne restons pas à l’extérieur.
Durant la respiration, nous ne nous ne positionnons donc pas en tant qu’observateur extérieur qui contemple la respiration. Non. Nous ne pratiquons pas en disant ‘voici mon inspiration et me voici en train d’observer mon inspiration’. Ce n’est pas la pratique correcte. Nous devons être ‘un’. Faisant l’expérience de mon inspiration, j’inspire ; faisant l’expérience de mon expiration, j’expire.
Et quand nous nous tournons vers le corps, nous faisons pareil. “Faisant l’expérience de mon corps, j’inspire” ; ainsi nous devenons notre corps. Et comme l’inspiration et l’expérience se sont calmées et apaisées, notre corps se calme naturellement lui aussi, il devient plus paisible. Et nous n’avons rien à faire. Nous n’avons pas à forcer notre respiration ni à forcer notre corps. L’expression ‘travailler notre respiration’ n’est donc pas correcte. Nous ne travaillons pas la respiration. Nous sommes juste avec notre respiration. La pleine conscience fera ce que nous pensions devoir faire. C’est comme le rayon de soleil. Le soleil ne semble rien faire ; il est juste là pour la végétation. Il embrasse la végétation. Il n’essaie pas de faire quoi que ce soit ; et une transformation de la végétation peut alors opérer. La chlorophyle démarre, par le simple fait du soleil. Et c’est pareil pour la pleine conscience. La pleine conscience est comme le soleil. Quand la pleine conscience est là pour embrasser, et qu’elle participe, tout peut changer. Pas uniquement les sensations et les émotions, mais notre corps changera lui aussi.
Il y a une Pratique que nous propose le Bouddha, c’est la Pratique de la Relaxation Totale. C’est comme un scan du corps. Que nous soyons en position couchée ou assise, nous utilisons le rayon de notre Pleine Conscience pour scanner notre corps. Faisant l’expérience de mes yeux, j’inspire ; souriant à mes yeux, j’expire. Et durant tout ce temps, la pleine conscience embrasse les yeux, reconnaissant la présence des yeux. Nous commençons par la sommet de notre tête et poursuivons ainsi jusqu’au bout de nos orteils. Cela peut prendre 30 minutes, balayant notre corps avec le rayon de notre pleine conscience.
Nous reconnaissons chaque partie de notre corps, nous lui sourions et nous lui permettons de se détendre. Et lorsque nous parvenons à un organe ou un lieu de notre corps en souffrance, nous essayons d’y rester plus longtemps, et nous embrassons la partie douloureuse avec l’énergie de pleine conscience. Nous entourons, nous participons. La pleine conscience est l’énergie qui peut détendre, qui peut guérir. Nous pouvons rester aussi longtemps que nécessaire avec cette partie souffrante. Nous la reconnaissons, nous l’embrassons. La compréhension pourra alors émerger, la guérison interviendra. Parfois nous serons tentés de prendre des médicaments. Mais la pleine conscience est une énergie merveilleuse, qui détient le pouvoir de reconnaître, d’embrasser, guérir et transformer.
Il existe un Soutra sur le sujet de la Contemplation du Corps dans le Corps.