L’art d’être plutôt que de faire, selon Thich Nhat Hanh. Vous pouvez l’écouter en anglais et/ou le lire en français.
Dans notre société, tout le monde est surchargé, y compris les enfants. Les enfants ont un horaire surchargé. Et c’est pour cela que nous souffrons de stress, de dépression et d’autres maux.
Je pense que nous poussons nos enfants à travailler trop dur, comme nous nous poussons trop nous-mêmes aussi. Ce n’est pas une Civilisation, nous devons changer cette situation.
Au Village des Pruniers, nous avons une journée par semaine consacrée à la “paresse”. Le jour de paresse n’est pas un jour où nous nous contentons de faire ce qui nous plait. Il y a souvent des choses qu’on a envie de faire, qu’on aime vraiment faire. Les autres jours, on doit faire des choses pour la Sangha, les choses du quotidien ; et on a donc besoin de temps pour pouvoir faire les choses qu’on aime faire. Peut-être que c’est l’idée que nous avons du jour de paresse, un jour où je fais ce que je veux. Mais ce n’est pas cela la journée de paresse. Le jour de paresse, c’est une journée où l’on doit se retenir de faire quoi que ce soit. Nous résistons à la tentation de faire. Nous avons l’habitude de faire 36 choses, c’est devenu une mauvaise habitude ; si nous n’avons rien à faire, nous allons mourir.
Nous ne supportons pas ne rien faire. Faire est devenu une habitude et c’est pour cela que nous souffrons si nous ne faisons rien. La journée de paresse est une sorte de mesure drastique contre ce type d’énergie d’habitude. Les jours de paresse, nous devons nous empêcher, nous devons faire de notre mieux pour résister à l’envie de faire quelque chose. Nous essayons de ne rien faire. C’est difficile ! Oui, c’est difficile mais nous devons apprendre. Nous devons nous y ouvrir pour démarrer une nouvelle Civilisation.
Nous avons tendance à penser en termes de “faire” et pas en termes de “être”. Nous pensons que si nous ne faisons rien, nous perdons notre temps. Or, ce n’est pas vrai. Notre temps est avant tout là pour que nous puissions ‘être’. Être, être quoi ? Être en vie, être la paix, la joie, l’amour. Et c’est ce dont le monde a le plus besoin. Nous nous entraînons donc à ‘être’.
Si vous connnaissez l’art d’être la paix, d’être solide, alors vous avez l’ancrage nécessaire à toute action. Car la base de l’action c’est d’être. Et la qualité d’’être’ détermine la qualité du ‘faire’. L’action doit se baser sur la non-action.