Si vous avez déjà lu différents ouvrages de Thich Nhat Hanh, peut-être connaissez-vous ‘changer l’avenir‘ où, avec simplicité et dans un langage accessible à tous, Thây nous indique un chemin pour changer l’avenir, celui de notre existence personnelle comme celui de l’humanité. Ce livre s’appuie largement sur les cinq entraînements à la pleine conscience.
Dans sa version originale, l’ouvrage ‘For a future to be possible’ nous propose en outre une longue section annexe dans laquelle des enseignants spirituels renommés abordent la question des entraînements (précédemment appelés ‘préceptes‘) sous l’angle de notre vie moderne, en répondant à différentes questions. Ces questionnements pouvant être les nôtres et cette section n’étant pas proposée dans la version française de l’ouvrage, nous vous offrons ici quelques-uns de ces témoignages. Il s’agit donc d’une petite sélection, qui trouvera peut-être un prolongement dans de futurs articles si cela vous nourrit…
Thây, que sont les cinq entraînements à la pleine conscience ?
Avant d’entrer dans cette section, voici quelques extraits (résumés et non exhaustifs) de ce que nous dit Thây dans l’introduction de son ouvrage.
Il y a un profond malaise dans notre société. Sans protection, un jeune reçoit violence, haine, peur et insécurité chaque jour. Nous avons besoin de guidances, d’une médecine de prévention, pour nous protéger, quelque chose de beau en quoi prendre refuge.
À l’instar du code de la route, le Bouddha a offert à ses étudiants laïcs des guidances pour les aider à mener une vie saine, paisible et heureuse. Les cinq merveilleux préceptes (aujourd’hui appelés ‘cinq entraînements à la pleine conscience’) incarnent l’amour ; et l’amour c’est comprendre, protéger et apporter le bien-être à l’objet de notre amour. La version actuelle des cinq entraînements est le fruit de la vision profonde de notre communauté de pratique. Loin d’être abstraits, ils nous invitent à apprendre, à explorer et à les confronter à notre propre expérience.
Nous, les êtres humains, avons besoin de quelque chose en quoi croire, quelque chose que nous pouvons intégrer à notre vie quotidienne. Les entraînements ont leur équivalent dans toutes les traditions spirituelles et nous permettent d’être davantage ancré.e.s dans notre tradition d’origine.
Les cinq entraînements sont la médecine de notre époque et je vous encourage vivement à les mettre en pratique, que ce soit dans notre manière de les présenter ici ou selon votre propre tradition.Je ne sais pas quelle est la meilleure façon de les mettre en pratique ; j’apprends encore en même temps que vous. Nous ne savons pas tout. Confucius a dit que ‘savoir que nous ne savons pas est le début de la connaissance’.
C’est ainsi que nous devons pratiquer, avec modestie et ouverture, afin d’apprendre ensemble. Et pour nous soutenir, nous avons besoin d’une Sangha, une communauté ; pour bien pratiquer, nous devons rester en lien de proximité avec la société.Beaucoup de difficultés actuelles n’existaient pas à l’époque du Bouddha. Ensemble, nous devons donc regarder profondément afin de développer les visions profondes qui pourront nous aider, nous, nos enfants, les autres personnes et tous les êtres à mener une vie saine et heureuse. Si nous faisons de notre mieux, alors un avenir est possible, pour nous, nos enfants et leurs enfants”.
Soeur Chan Khong répond à quelques-unes de nos questions
- Je suis de tradition chrétienne, dois-je abandonner ma foi pour recevoir les cinq entraînements?
Sans racine, l’arbre ne peut survivre ; vous ne pouvez grandir spirituellement que si vous avez des racines. N’abandonnez pas votre religion ; les cinq entraînements peuvent être votre guidance, la pleine conscience vous aidant à regarder profondément dans votre tradition racine et en découvrir les nombreuses merveilles.
- Si je reçois le premier entraînement, dois-je passer au végétarisme ?
Thây Nhat Hanh nous demande de pratiquer la pleine conscience profondément quand nous consommons et, ainsi, notre appétance pour la viande et le poisson vont peut-être diminuer. L’essentiel est d’être en conscience de ce que nous consommons. Je connais des personnes qui, pour raison médicale, doivent manger un peu de viande et qui respectent bien mieux la vie que certains végétariens. Certaines personnes végétariennes sont trop extrémistes et parfois déplaisantes envers les consommateurs de viande. Je suis plus à l’aise avec un mangeur de viande qu’avec un.e végétarien.ne extrémiste.
- Si je ne respecte par un entraînement, à qui dois-je ‘me confesser’ ?
Vous pouvez ‘vous confesser’ à votre propre Bouddha. La meilleure façon de pratiquer est avec un groupe d’ami.e.s, même à deux ou trois. Vous pouvez partager vos succès et vos échecs sur ce chemin de beauté. Réciter les entraînements en groupe est aussi très soutenant. Si, durant la lecture avec vos amis, vous réalisez n’avoir pas pu respecter un entraînement, vous pouvez dire en vous-même “J’ai pleinement conscience d’avoir manqué de pleine conscience et n’avoir pas respecté ‘tel’ entraînement. Désormais, j’essaierai de faire mieux.” Ne vous sentez pas trop coupable, votre énergie d’habitude est encore forte et en prendre conscience va en réduire l’intensité à chaque fois que vous réciterez les entraînements, transformant ainsi votre énergie d’habitude.
Dans un prochain article, nous vous proposerons quelques réponses et éclairages de Soeur Chan Duc, Joan Halifax et Jack Kornfield.
Les cinq entraînements à la pleine conscience, dans leur version révisée:
https://plumvillage.org/fr/pleine-conscience/5-entrainements
et quelques liens vers des articles et enseignements:
Nous vous offrirons la suite de cet article dans quelques semaines… consultez notre site régulièrement ;-)
