Sept pratiques pour prendre soin de soi pendant les fêtes de fin d’année

Une sélection de pratiques du Village des Pruniers à mettre dans votre poche si vous passez du temps en famille à Noël ou pour d’autres vacances.

(Nous reconnaissons que si le fait de passer du temps en famille est courant dans les pays et les cultures qui célèbrent des fêtes à cette période de l’année, cette tradition n’est pas universelle et de nombreuses personnes peuvent être confrontées à la solitude).

1. Trouver une cloche secrète de pleine conscience

Dans certains endroits, comme les réfectoires des monastères du Village des Pruniers, des carillons sont programmés pour sonner toutes les 15 minutes. C’est toute une expérience lorsqu’un réfectoire bavard devient silencieux au son de l’un de ces carillons et que tout le monde prend un moment pour s’arrêter et se connecter à son corps, à sa respiration et à l’instant présent. Après cette courte pause, les choses reprennent leur cours normal. Le carillon est un exemple de « cloche de pleine conscience », qui nous rappelle de revenir à nous-mêmes.

Parfois, l’arrêt attire l’attention sur le fait qu’une conversation a commencé à s’envenimer, ou quelqu’un se rend compte qu’en fait, il ou elle est très fatigué·e, et que la meilleure chose à faire pour prendre soin de soi est d’aller se reposer. La pratique collective de l’arrêt peut être inestimable.

Chaque fois que nous entendons la cloche, nous cessons de parler, nous arrêtons de 
penser et nous revenons à nous-mêmes, en inspirant et en expirant, et en souriant. Quoi que nous fassions, nous nous arrêtons un instant et apprécions notre respiration.
Thich Nhat Hanh

Ce n’est peut-être pas une pratique que votre famille est heureuse d’adopter, et il n’est pas facile d’arrêter sans le soutien de tous ceux et toutes celles qui font la même chose, mais il est peut-être encore possible d’essayer une pratique d’arrêt pendant les fêtes de fin d’année. Personne d’autre n’a besoin de savoir quelle est votre cloche de pleine conscience, peut-être est-ce lorsque les publicités apparaissent à la télévision, ou lorsqu’un certain mot ou une certaine phrase est prononcé, ou peut-être que votre appareil peut subtilement vibrer à certains intervalles. Quoi qu’il en soit, lorsque vous êtes conscient·e de votre cloche de pleine conscience, cela peut être un moment de reconnexion avec vous-même au milieu de tout ce qui se passe.

2. Mangez en pleine conscience (du mieux que vous pouvez !)

L’alimentation consciente est une autre pratique de la pleine conscience qu’il est plus facile de pratiquer avec d’autres personnes. S’y essayer pendant les fêtes de fin d’année peut s’apparenter à une pratique de la pleine conscience en mode « difficile », mais pourquoi ne pas essayer ? Chaque bouchée avalée en pleine conscience peut être considérée comme une petite victoire.

Qu’il s’agisse de chocolats, d’en-cas ou de repas avec d’autres personnes, manger en pleine conscience signifie être conscient·e des sensations dans la bouche au moment de la mastication. Cela peut être l’occasion de savourer un peu plus chaque bouchée. Nous pouvons prendre conscience de notre tendance habituelle à saisir le prochain chocolat ou à préparer la prochaine bouchée tout en mâchant la précédente. Il n’y a pas lieu de se critiquer pour cela, c’est tout à fait naturel. Mais il peut être intéressant d’essayer quelque chose de différent, comme de poser la fourchette et d’être aussi présent·e que possible avec la nourriture dans la bouche, lorsque cela semble possible.

Mon expérience en prenant un morceau supplémentaire de pudding de Noël (parce que j'aime vraiment ça) m'a amenée à en savourer chaque bouchée. Je me suis rendue comp-te que je l'appréciais tellement que je le mangeais assez vite. J'ai mangé un morceau et il 
est parti si vite que j'ai eu envie d'en avoir davantage, alors j'en ai pris un autre, et
peut-être encore un autre. Mais si j'apprécie vraiment chaque bouchée, chaque morceau, si je le savoure, je remarque que je peux prendre deux morceaux au lieu de trois et que je peux en reprendre un autre le lendemain. Sœur Jina

3. Reconnaître le bon côté des gens

Il existe une pratique du Village des Pruniers appelée « arrosage des fleurs », qui consiste à remarquer et à exprimer les qualités positives que nous trouvons chez les autres. Elle est appelée ainsi parce que cette reconnaissance peut aider les gens à s’épanouir.

Dites toujours la vérité. L'heure n'est pas à la flatterie. Tout le monde a des points forts 
qui peuvent être vus en toute conscience. Sœur Anabel

C’est peut-être quelque chose que vous pouvez intégrer de manière informelle dans vos interactions au cours de la période des fêtes de fin d’année. Lorsque vous voyez des exemples de bonnes qualités, mentionnez-les. Cette pratique peut également être utilisée intérieurement, en particulier avec les personnes que nous trouvons difficiles. Il ne s’agit pas de contourner les problèmes, mais de compenser le biais de négativité de notre cerveau pour créer une perspective plus large qui permette également de reconnaître leurs qualités.

[Note : il peut y avoir des personnes pour lesquelles il n’est pas approprié de tenter cette pratique. Faites preuve de discernement et prenez soin de vous].

4. Adoucir ses points de vue

La pratique du « lâcher prise » est une pratique profonde. En cette période de fêtes, le point de départ pourrait être d’adoucir vos points de vue.

À quoi cela pourrait-il ressembler ? Il pourrait s’agir de prendre conscience de nos opinions, de nos croyances et de nos convictions qui nous crispent. Par exemple, si quelqu’un propose une option différente, en souffrons-nous ? L’assouplissement de ces points de vue peut consister à :

  • observer attentivement nos pensées et nos émotions liées à ces opinions
  • prendre conscience de toute tendance à essayer de faire changer les gens d’avis, et peut-être même en choisissant de ne pas le faire
  • prendre conscience du jugement et de la condamnation que nous portons sur les personnes ayant des opinions différentes et en examinant s’il est possible d’être curieux·se de savoir comment et pourquoi elles en sont arrivées à voir les choses comme elles le font.
Il faut beaucoup d'entraînement pour s'asseoir et écouter, sans juger, afin de pouvoir      comprendre. Frère Phap Dung 

5. Aller chercher un arbre 

L’environnement dans lequel nous nous trouvons peut influer sur la facilité avec laquelle nous pouvons être attentif·ves. Il se peut que vous vous trouviez dans une maison bondée, occupée et distrayante. Pourquoi ne pas changer et vous évader quelques instants dans la nature, quelle qu’elle soit, qui se trouve à proximité ? Un arbre pourrait être votre compagnon de sangha, une présence calme et stable qui vous aiderait à revenir au moment présent, à vous restaurer et à vous rééquilibrer.

En hiver, lorsque les branches sont nues, l'arbre continue de se dresser, si fort et si beau, abritant la vie au plus profond de lui-même. Thich Nhat Hanh 

Et bien sûr, partir à la rencontre de la nature est l’occasion idéale de pratiquer la méditation marchée :

Lorsque vous marchez, vous marchez simplement, en accordant cent pour cent de votre conscience et de votre attention à votre marche. De cette manière, vous serez présent au sol sous vos pieds, aux plantes devant vous, aux nuages au-dessus de vous et aux person-nes qui vous entourent. Thich Nhat Hanh dans Lettre d'amour à la Terre Mère

6. Prenez soin de votre enfant intérieur

Beaucoup d’entre nous passeront cette période festive avec des personnes avec lesquelles ils et elles ont grandi, certain·es dans leurs maisons d’enfance. Selon Thay, « en chacun de nous, il y a un·e jeune enfant qui souffre », et dans ces circonstances, certaines paroles ou actions des autres peuvent nous faire prendre conscience de cet enfant souffrant·e.

C’est l’occasion d’accueillir notre enfant intérieur·e avec tendresse et attention plutôt que d’essayer d’éviter ce que nous ressentons ou de nous réprimander pour l’avoir ressenti. Cela peut consister à prendre quelques instants pour soi et à pratiquer la respiration ventrale en s’allongeant.Pour pratiquer la respiration ventrale, allongez-vous sur le dos, placez vos mains sur votre abdomen et prenez conscience des mouvements de votre ventre lorsque vous inspirez et expirez.

Vous pourriez alors voir s’il est possible d’écouter ce que votre enfant intérieur·e veut vous dire et lui parler de manière rassurante, en lui faisant comprendre qu’en tant qu’adulte, vous n’avez plus besoin d’avoir peur comme lorsque vous étiez enfant.

7. Repérer la deuxième flèche

Le Bouddha a donné la métaphore (très douloureuse) de la deuxième flèche. Si nous sommes touché·es par une flèche et que, quelques minutes plus tard, nous sommes touché·es au même endroit par une deuxième flèche, la douleur sera multipliée. Quelque chose peut mal se passer, nous faire souffrir, puis nous pouvons ajouter une couche supplémentaire de colère, de blâme ou de jugement de soi. C’est la deuxième flèche.

La première flèche est l'expérience douloureuse. La deuxième flèche est la souffrance 
qui provient de l'angoisse mentale que nous ajoutons à l'expérience douloureuse
initiale. Mitchel Ratner (enseignant laïc du Dharma)

Si, par exemple, nous mangeons trop et qu’il en résulte un malaise physique, nous pourrions commencer à nous critiquer, voire à nous détester, ce qui constituerait une deuxième flèche. Soyez donc vigilant·e et, si vous en remarquez une, essayez de la maintenir avec une conscience attentive et bienveillante. En inspirant et en expirant, et en remarquant simplement qu’elle est là, elle pourrait commencer à se relâcher et à se déplacer.


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What is Mindfulness

Thich Nhat Hanh January 15, 2020

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