Covid-19 affecte encore de manière tangible la vie quotidienne de la majeure partie du monde. Les vaccins efficaces se profilant à l’horizon, il y a des raisons d’espérer, mais nous sommes toujours confrontés à des mois de restrictions dans nos activités.
Il est naturel de se sentir “dépassé” et de vouloir que les choses reviennent à la normale. Ce genre de lassitude face à la pandémie peut rendre les choses très difficiles en ce moment. Bien que la pleine conscience ne puisse pas tout résoudre, voici six étapes qui pourraient vous aider.
1. Passez du temps à l’extérieur
Si nous travaillons depuis notre domicile, notre routine quotidienne ne nous incite pas forcément à passer du temps à l’extérieur. Le printemps est arrivé, essayez de trouver du temps pour aller marcher, dans un parc, un jardin, une forêt.
Bien qu’il soit tentant de se blottir et de rester confortablement à l’intérieur, il est souvent salutaire de résister à cette tentation. Si nous sortons, nous nous sentirons peut-être un peu mieux. Nous pouvons utiliser la pleine conscience pour observer nos pas (même si nous marchons vite !), les arbres et la nature, le ciel, la brise sur notre visage.
2. Remettez en question votre idée du bonheur
Nous avons tous une idée de ce qu’est le bonheur. Parfois, ces idées peuvent être très subtiles. Il peut s’agir d’une promotion au travail, de vacances ou même d’un simple mot gentil de la part d’une personne dont nous aimerions l’acceptation. Quelque part au fond de notre esprit, nous avons l’idée que “nous serons heureux si ceci ou cela se produit”. Mais Thich Nhat Hanh nous met en garde : “cette idée du bonheur peut nous faire souffrir”.
Face à toutes les restrictions actuelles, le moment est propice à faire l’expérience d’identifier et remettre en question nos idées du bonheur. Ce que nous pensons être indispensable à notre bonheur n’est peut-être finalement pas si essentiel ; nous n’avons peut-être pas envisagé d’autres moyens d’être heureux. Établir ce constat pourrait aider à lutter contre la fatigue pandémique.
3. Trouver la joie dans les petites choses
La pleine conscience nous permet de tirer de la joie des activités les plus ‘routinières’. Lorsque nous nous asseyons et méditons, notre respiration peut devenir une merveille et le simple fait d’être en vie peut nous offrir une raison d’être heureux. Une promenade ordinaire peut susciter notre émerveillement devant l’anatomie humaine qui nous permet de marcher. Prendre un repas ou une collation en pleine conscience peut se transformer en une réelle symphonie de sensations.
Nous pouvons même utiliser la pleine conscience pour transformer des sentiments ‘neutres’ en sentiments positifs.
Lorsque nous avons mal aux dents, nous aimerions que cela s’arrête, mais pouvons-nous toujours apprécier les moments où elles ne nous font pas souffrir ? Sommes-nous reconnaissants d’avoir un toit au-dessus de la tête ? Ou d’être à l’abri des guerres et autres violences ?
Si nous pouvons rafraîchir notre pratique de la pleine conscience et, chaque jour, trouver joie et émerveillement, nous serons en mesure d’avoir plus de patience pour les mois à venir.
4. Élargir notre perspective par la méditation Metta
Lorsque nous pratiquons la méditation Metta, ou que nous écoutons le chant d’Avalokiteshvara, nous émettons le vœu d’être heureux et de ne pas souffrir, d’abord pour nous-mêmes, puis pour nos proches, et enfin pour tous les êtres.
Face à cette pandémie, les professionnels de la santé sont épuisés et débordés ; d’autres personnes subissent des difficultés économiques considérables en raison de la disparition d’emplois et d’entreprises ; des millions de personnes ont été hospitalisées avec le Covid ou, plusieurs mois plus tard, en ressentent encore lourdement les symptômes ; d’autres encore éprouvent une grande solitude à l’hôpital ou en maison de retraite, alors que les visiteurs n’y sont pas admis.
Nous pouvons prendre conscience de ces souffrances dans le cadre de notre méditation Metta. L’intention n’est pas de se laisser submerger par elle mais de se sentir partie prenante de l’histoire humaine élargie qui se déroule, et de formuler le souhait que nos semblables puissent être libérés de la souffrance.
5. Mettre la compassion en action
Thich Nhat Hanh a dit que la compassion est un verbe. Il ne suffit pas d’envoyer aux autres nos souhaits positifs – nous devons aussi nous demander ce que nous pouvons faire concrètement.
Si nos capacités le permettent, envisageons ce qui est réalisable. Peut-être y a-t-il une banque alimentaire locale qui a besoin de dons ou de bénévoles ? Y a-t-il quelqu’un que nous connaissons qui souffre de solitude et qui bénéficierait d’un coup de fil ou de compagnie lors d’une promenade ? Un groupe de personnes est-il négligé en matière de soutien économique et y a-t-il un moyen de soutenir une campagne visant à changer leur situation ? Malgré les restrictions en vigueur, il est toujours possible de contribuer de manière concrète à réduire la souffrance autour de nous.
Mettre la compassion en action nous procurera une source de sens et d’énergie pour contrer la fatigue de la pandémie.
6. Accueillir nos émotions fortes avec tendresse
La pandémie a incontestablement suscité de fortes émotions. Certains d’entre nous peuvent être en colère face à la réaction de nos politiciens. Nous pouvons craindre pour notre santé. Nous pouvons être inquiets pour nos amis ou nos proches. Nous pouvons connaître l’incertitude et nous inquiéter pour notre travail et la façon de payer les factures.
Avec la pleine conscience, nous pouvons accueillir ces émotions fortes, sans les repousser ni les laisser nous submerger. Thich Nhat Hanh a utilisé l’image d’une maman qui prend soin de son bébé en pleurs. En cas d’émotion forte, nous pouvons nous allonger sur notre lit, les mains sur le ventre, et suivre le rythme de notre respiration, ou bien sortir et laisser la nature nous venir en aide.
Peu importe la technique utilisée, la pleine conscience ne résoudra pas un problème comme par magie, mais elle peut nous aider à gérer les émotions fortes qui peuvent aggraver notre état. Si nous parvenons à embrasser et à accepter l’émotion, à ressentir la douleur présente, puis à laisser passer l’émotion, nous serons alors en mesure de voir plus clairement la meilleure voie à suivre.
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