J’ai lâché prise. J’ai lâché mon rêve d’accoucher naturellement sans péridurale, j’ai lâché d’accueillir le bébé dans une lumière tamisée avec peu de bruit, j’ai lâché de pouvoir le tenir contre moi pour ses toutes premières heures de vie. J’ai arrêté de pleurer, j’ai souris au personnel soignant qui m’entourait à Gilles mon compagnon et je me suis concentrée sur ma respiration. La seule chose que je pouvais faire pour aider notre bébé c’était de me sentir en paix.
Djani notre petit garçon est né le 28 août 2020 à la maternité de Bergerac.
Ce jour là nous venions pour une échographie de contrôle et nous n’étions pas préparés à accueillir notre bébé un mois avant le terme.
Au début de cette aventure je souhaitais accoucher à la maison, mais les conditions n’étaient pas idéales pour cela. Je me suis alors tournée vers un projet d’accouchement à la salle nature qu’offre la maternité de Bergerac. Je souhaitais accoucher avec le moins de médicalisation possible et accueillir notre bébé dans la douceur, le calme et la bienveillance.
Mais un ami m’a dit un jour «Si tu veux faire rire Dieu, parle lui de tes projets»…
Rien ne s’est déroulé comme prévu, mon placenta était trop bas, le risque de faire une hémorragie en accouchant par voix basse était très important. Puis ma poche des eaux s’est fissurée alors que j’étais à un mois du terme…
En arrivant à la maternité nous avons donc constaté que oui mon placenta était toujours trop bas pour pouvoir accoucher par les voix naturelles et qu’en plus les pertes liquides que j’avais depuis deux jours étaient dues à la fissuration de la poche amniotique, ce qui impliquai que je devais être opérée d’une césarienne là dans les deux heures qui suivent…
Nous n’avons pas vraiment eu le temps pour réfléchir, cette nouvelle était un choc pour nous. Mon compagnon et moi avons pleuré d’être ainsi désemparés. Mais nous n’avions pas la choix. Le docteur était catégorique je devais recevoir l’intervention chirurgicale rapidement avant que les contractions ne commencent et puissent causer une hémorragie nous mettant en danger Djani et moi.
Alors il s’est passé quelque chose de merveilleux. Je savais que je ne pouvais rien faire, que je ne pouvais pas changer la situation. Mais il y avait une chose plus importante que tout le reste pour moi c’était d’accueillir notre enfant avec le plus de paix possible dans mon cœur. J’ai lâché prise. J’ai lâché mon rêve d’accoucher naturellement sans péridurale, j’ai lâché d’accueillir le bébé dans une lumière tamisée avec peu de bruit, j’ai lâché de pouvoir le tenir contre moi pour ses toutes premières heures de vie. J’ai arrêté de pleurer, j’ai souris au personnel soignant qui m’entourait à Gilles mon compagnon et je me suis concentrée sur ma respiration. La seule chose que je pouvais faire pour aider notre bébé c’était de me sentir en paix.
Et le miracle de la pleine conscience était là.
Durant toute l’opération mon souffle régulier et profond m’ont permis de rester présente, connectée à mon enfant et de générer la paix. Pendant ce moment qui aurait pu être terrifiant j’ai pu grâce à l’observation de ma respiration et à l’amour que je ressentais ressentir des sensations agréables.
Mon compagnon m’a soutenue par sa présence bienveillante.
Au moment où j’ai entendu les pleurs de notre bébé cela ne s’est pas passé comme je l’imaginais et que j’avais vu dans les films. Je ne me suis pas mise à pleurer de bonheur de l’arrivée de ce nouvel être. Non j’ai continué à respirer profondément et une énergie de compassion a embrassé la détresse de mon tout petit que l’on venait d’arracher à mon ventre.
Tout mon être était lié à ce petit corps tendu par la souffrance et j’ai senti une vague d’amour enlacer l’enfant.
Puis son papa a pu l’emmener le prendre contre lui peau contre peau. Et pendant ces deux heures de «séparation» en salle de repos, sans cesse mon souffle me connectait à l’instant présent et à notre enfant. J’ai expérimenté profondément que je n’étais pas séparée de lui et que par la présence de mon esprit, même si nos corps étaient éloignés, je pouvais 100% être là pour lui.
Ma gratitude pour le personnel médical qui a sauvé nos vie, pour la pratique et pour Thay est immense, car j’ai pu mettre au monde dans la paix et le bonheur.
Ambre
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