« En moi, il y a une galaxie qui bouge doucement avec des millions d’étoiles brillantes. Envolons nous ensemble, déchirant le voile de l’espace, ouvrant le chemin vers les nuages. »
Voici un poème écrit par notre maître Thich Nhat Hanh, paru dans le livre de recueil “Une flèche, deux illusions”. Ce poème, qui évoque la dimension ultime, a été écrit par Thây en 1977.
La vraie source
Où vais-je trouver la chaîne de l’Himalaya ?
En moi, il y a un sommet montagneux fort et plein de grâce
qui se dresse, perdu dans la brume et les nuages.
Allons-y ensemble, grimpons cette montagne sans nom,
asseyons-nous sur la pierre sans âge, bleue et verte
tout en regardant tranquillement le temps tisser le fil de soie
qui crée la dimension de l’espace.
Vers où coule le fleuve Amazone ?
En moi, une rivière sinueuse fait son chemin.
Je ne sais du fond de quelle montagne elle s’écoule.
Nuit et jour, son eau d’argent
serpente vers une destination inconnue.
Allons-y ensemble, mettons à flot un bateau
sur son courant furieux et rapide,
afin de trouver ensemble notre chemin
vers le but commun à tous les êtres du cosmos.
Quelle galaxie vais-je appeler Andromède ?
En moi, il y a une galaxie qui bouge doucement
avec des millions d’étoiles brillantes.
Envolons nous ensemble, déchirant le voile de l’espace,
ouvrant le chemin vers les nuages.
Le bruit de nos ailes battantes atteindra même
l’étoile la plus distante.
Quelles espèces vais-je appeler Homo sapiens ?
En moi, il y a un petit garçon.
Sa main gauche soulève le rideau de la nuit.
Sa main droite tient un tournesol, sa torche.
Les deux yeux de l’enfant sont des étoiles.
Les cheveux de l’enfant volent en boucles dans le vent,
comme des nuages au dessus de la jungle ancienne
par un après-midi d’orage.
Ensemble, approchons de l’enfant et demandons,
« Que cherches-tu, où vas-tu ?
Où est la vraie source ? Où se trouve la destination finale ?
Où sont les chemins du retour ? »
Le petit garçon continue de sourire.
La fleur dans sa main devient soudain
un soleil éclatant et rouge,
et l’enfant part seul
son chemin traversant les étoiles.
Thich Nhat Hanh, 1977
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