Nous venons avec mon épouse au village pour une retraite d’une semaine depuis 2008, nous allions au départ au hameau du bas, puis avons choisi le hameau du haut et les retraites francophones. Chaque retraite nous a apporté son lot de rencontres, de découvertes et d’émotions, tous les partages nous ont été fructueux et riches d’enseignements. C’est un lieu où l’on se sent bien, car il y règne la paix, la sérénité, le silence, même la nature dans les hameaux est à l’unisson, car toute forme de vie est respectée et peut s’exprimer librement. Nous donnons notre sourire joyeux à ceux que nous croisons et souvent nous recevons le leur en retour, ce qui n’est pas habituel dans notre société où chacun court dans son coin sans trop savoir après quoi; là, pas de foulée précipitée, la marche est lente, on se pose, on respire en pleine conscience, les repas sont de qualité avec des légumes pleins d’énergie car pas trop cuits, ce qui nous permet de faire une coupure dans notre alimentation en lien avec nos habitudes d’énergie et d’assainir ainsi notre corps, durant cette semaine.
Les partages via l’intégration dès notre arrivée d’une famille informelle sont très importants car ils permettent à chaque participant de s’exprimer librement sur un enseignement, sur une pratique, sur des difficultés ou d’autres souffrances en lien avec notre condition d’être humain. (maladie-séparation ou perte d’un proche) L’écoute est profonde et personne ne surenchérit, c’est l’une des règles de base du partage. C’est tellement bon et libérateur d’être écouté sans être d’emblée jugé.
De surcroît, durant la semaine, chacun des 3 hameaux reçoit les 2 autres, ce qui permet de créer un lien avec l’ensemble des participants de tout le village, chaque hameau accueillant les 2 autres avec un enseignement donné à tous.
Depuis le problème de santé du maître THICH NHAT HANH, la relève est bien assurée, les enseignements donnés sous une forme plus collégiale par les moines et moniales conservent leur intensité, chacun apportant sa touche personnelle; tout cela contribue à l’enrichissement de l’ensemble.
Je constate que chaque année, nous sommes toujours de plus en plus nombreux en temps que laics pratiquants. J’en veux pour preuve, la retraite d’été avec les enfants. Celle-ci a été réservée en totalité dans un très court laps de temps, nous avions projeté d’ y participer, accompagnés de notre petite fille, cependant fin avril nous nous ne pouvions déjà plus nous inscrire.
Personnellement, j’ai tellement été nourri par cette retraite francophone d’avril 2017, que j’ai retrouvé avec encore plus de joie mes 2 filles, ainsi que leurs compagnons et nous avons passé 2 merveilleux jours ensemble lors de notre retour. Ensuite nous avons gardé notre petite fille de 6 ans chez nous pendant une semaine et ce fut un vrai plaisir que de jouer avec elle comme un enfant. Je me suis senti très disponible et très enclin à partager. QUEL BONHEUR!!!
C’est un lieu inspirant pour celui qui aime écrire ou lire, j’en ai fait personnellement l’expérience à travers un écrit poétique lors de la retraite francophone 2015
“Il est 6 h 15, je me lève et ouvre en grand la petite fenêtre de ma chambre. Mon regard embrasse l’horizon. Pas un nuage; à l’est le ciel d’un bleu azuréen, rougeoie légèrement, l’astre solaire se lève lentement. Face à moi, une haie de chênes très hauts, dont la sombre ramure se détache sur le bleu horizon, dessine un jeu d’ombres chinoises. Devant moi, un massif de romarin agrémente d’une touche de bleu violet, le vert sombre et uniforme du pré. Deux oiseaux sautillent de touffe en touffe en se poursuivant de façon ludique, et passent à travers le maillage grillagé de la clôture. Ce ne sont que cris, trilles et pépiements auxquels se joint le chant sonore d’un coq qui invite au réveil, à se mêler au chant de la nature et à s’immerger au coeur même de cette journée pleine de promesses.
Le disque solaire pointe son nez rougeoyant et embrase au loin, la crête arborée du vallon. Quelques minutes s’écoulent, puis l’astre tout entier, couleur de braise, surgit, créant l’illusion de l’embrasement de toute la haie de chênes.
Je me sens comme un enfant face au spectacle du magicien, je me laisse emporter par l’émotion et deux larmes perlent, puis ruissellent sur mes joues et je comprends que cette vision contemplative a touché mon coeur et mon âme, je vis la magie de la présence dans l’instant et en même temps de l’impermanence phénoménale du monde au sein duquel vit le genre humain”.
SERGE et JOSIANE MONTERO
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