Cinq façons d’affronter la solitude, en pleine conscience (partie 2/2)

cet article est la suite de celui publié en janvier (cliquer ici pour le lire)

4. Faire l’expérience de l’inter-être avec la nature

(Crédit photo : Frère Thien Khai)

Nous pouvons nous relier à d’autres personnes mais pas uniquement. En nous appuyant sur la compréhension de l’inter-être, la profonde parenté de toutes les choses, nous pouvons commencer à ressentir le lien intime qui nous unit au monde naturel qui nous entoure :

Vous vous sentez seul.e parce que vous n'avez pas perçu le lien qui vous unit aux autres êtres. Vous n'avez pas vu la connexion entre vous et l'air, le soleil, l'eau, les personnes, les animaux, les plantes et les minéraux. Vous vous sentez seule, seul, parce que vous croyez qu'il y a un moi séparé. C'est alors que la vision profonde du non-soi et la vision de l'inter-être peuvent aider à résoudre le problème de la solitude. Tout et tout le monde est là pour vous, c'est la vérité. Le soleil est là pour vous. Sans soleil, il n'y aurait pas de vie sur terre et vous ne pourriez pas y vivre. Vous devez voir le lien profond qui existe entre vous et le soleil, vous êtes constitué de soleil.

[Nous pouvons] respirer, marcher, nous asseoir de manière à être connectés à la terre, aux étoiles, aux arbres, à l'air et au soleil. La vie est une merveille. La vie nous offre tant de merveilles.

David Viofora, enseignant du Dharma laïc, nous raconte de manière très parlante comment il s’est rapproché de la nature de cette façon, alors que, du fait de Covid-19, il était isolé des autres personnes :

Quelques jours par semaine, je marchais jusqu'à notre étang aux nénuphars, m'asseyant sur une dalle de granit inclinée à côté d'un pin géant au bord du lac gelé. Un thermos d'eau chaude, une doudoune, une écharpe épaisse et des couvertures me permettaient de me sentir suffisamment à l'aise pour m'asseoir et marcher quelques heures au bord de l'étang épais et glacé, mon compagnon indéfectible. Si je ne pouvais pas être proche des gens à cause de mon anxiété ou de la pandémie, au moins le lac était toujours là pour moi, tout comme le rocher de granit, le pin robuste, le coucher de soleil et ma respiration. Lorsque les humains sont moins disponibles, les animaux et les plantes prennent de nouvelles dimensions de fraternité, et les espaces blessés de mon cœur ont ainsi trouvé un refuge paisible et une compagnie éternelle. Quel que soit le froid ressenti par mon cœur, il n'était pas plus froid que le lac et les pins gelés. Nous étions tous en train de dégeler lentement ensemble, reflétant chacun la vraie nature de l'autre.

5. Revenir à la maison, ensemble

Il existe des moyens de revenir à soi, comme le décrit Thây, tout en se reliant profondément à d’autres êtres humains.

C’est ce qui se passe lors des retraites de pleine conscience du Village des Pruniers et lors des rencontres de sanghas 1(en personne ou en ligne). Lors des retraites ou rencontres de sanghas, il est possible de pratiquer la méditation assise ou marchée avec d’autres personnes. L’énergie et l’intention collectives peuvent constituer un grand soutien, facilitant ainsi le retour à l’essentiel et le retour à soi.

Ces rencontres sont souvent l’occasion de partager le Dharma, une pratique de parole et d’écoute en pleine conscience, où les participant.e.s sont invité.e.s, pour qui le souhaite, à partager leurs expériences du moment, sans être interrompu.e.s. L’atmosphère créée par le partage du Dharma offre souvent une qualité de communication qui n’est pas possible dans les conversations de tous les jours ; ils peuvent offrir une expérience de profonde reliance.

Pratique de la marche méditative au Monastère du Village des Pruniers (crédit photo : Rob Walsh)

Sources

  1. Le terme ‘Sangha’ est l’appellation bouddhiste qui désigne les communautés qui pratiquent ensemble la pleine conscience et la méditation. ↩︎

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What is Mindfulness

Thich Nhat Hanh January 15, 2020

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