Chers amis, L'enseignement que nous résumons aujourd'hui a été offert par Thich Nhat Hanh en vietnamien et vous pouvez le visionner sur YouTube, sous-titré anglais ou français si vous activez les sous-titres automatiques. Il fait partie de la série d'enseignements offerts par Thây durant la retraite d'hiver 2008-2009 sur le thème de l'éthique. Il explore la vision de l'inter-être exprimée dans les entraînements à la pleine conscience et la manière de veiller à ce qu'ils demeurent adaptés à la réalité du monde dans lequel nous vivons.
S’affranchir des anciennes connaissances pour en rechercher de nouvelles
La vision du bouddhisme doit également évoluer. Pourquoi ? Si l’amour est quelque chose d’illimité, alors la compréhension et la sagesse devraient également être de nature illimitée. Nous ne pouvons pas dire que notre compréhension s’arrête là. Le point de vue que nous avons utilisé comme fondement de l’éthique est peut-être dépassé.
L’instrument le plus important est notre esprit.
Si l’esprit est altéré par nos afflictions telles que l’envie, la colère et l’ignorance, il ne peut pas atteindre de véritables compréhensions. Ainsi, si nous savons comment purifier notre esprit, comment le débarrasser de la poussière de l’envie, de la colère et de l’ignorance, il deviendra clair et lumineux. Et grâce à cette clarté, nous pourrons voir plus clairement.
Dans le bouddhisme, on dit que l’un est le tout. En regardant profondément l’un, nous pouvons voir le tout. Et le tout est inhérent à l’un. Si nous ôtons le tout, l’un n’existe plus. Lorsque nous pouvons voir la nature de l’inter-être (ceci est cela, cela englobe cela) alors nous commençons à comprendre.
En regardant profondément une fleur, nous pouvons voir qu’elle contient tout : le nuage, le soleil, la terre, et même la conscience humaine. Il n’y a rien dans l’univers qui ne soit pas contenu dans cette fleur.
Dès l’instant où nous voyons que l’autre personne est nous, il nous est impossible de la tuer.
Tuer cette personne, c’est nous tuer nous-mêmes. Cela vaut également pour l’homme et l’environnement. Si nous avons une vision erronée (Tà Kiến, 邪見), nous dirons que l’homme est une chose et que l’environnement en est une autre. Ce n’est pas une vision juste.
Sans la vue juste, l’éthique est impossible.
La Terre ne se limite pas à un simple environnement
Nous sommes la Terre, la Terre est nous
Les préceptes (les entraînements à la pleine conscience) sont aussi vastes que l’océan
Au départ, on peut se demander ce qu’il y a de si important dans les préceptes. Qu’ont-ils de compliqué au point qu’il faille les considérer comme un vaste océan sans frontières et sans limites ?
Les préceptes sont très profonds. Ils contiennent la concentration et la vision profonde. Cette dernière est un trésor de compréhension et d’amour. Tels de précieux trésors, jamais nous ne nous lassons de les découvrir. Plus nous les étudions, plus nous voyons à quel point ils sont merveilleux.
Renouveler les Entraînements à la Pleine Conscience
D’une part, les entraînements à la pleine conscience doivent être en accord avec les enseignements (khế lý, 契理). D’autre part, ils doivent être adaptés à la situation du monde. En ligne avec les enseignements et adaptés à notre époque (khế cơ 契機). C’est ce qu’on désigne par le terme ‘approprié’.
Dans 20 ou 30 ans, la situation dans le monde aura changé et nous devrons à nouveau nous asseoir et réexaminer les entraînements.
Thây conclut son enseignement en soulignant le fait que ” la personne qui pratique les entraînements sera toujours protégée “.
Extrait de l’enseignement offert par Thich Nhat Hanh au Village des Pruniers le 14 décembre 2008, au Temple de la bonté aimante