Thây nous apprend à mettre en pratique le sixième des mantras de l’amour véritable, « Vous avez partiellement raison ».Les six mantras de l’amour véritable consistent à offrir une véritable présence (1. “Je suis là pour toi”, 2. “Je sais que tu es là et cela me rend heureux”), à être là pour leur souffrance (3. “Je sais que tu souffres et je suis là pour toi”), à savoir comment et quand demander de l’aide (4. “Je souffre, aide-moi s’il te plaît”), à partager la joie d’une bonne relation (5. “C’est un moment heureux”) et à recevoir gracieusement des éloges ou des critiques avec lesquels vous n’êtes pas nécessairement d’accord (6. “Tu as en partie raison”).Il souligne que le fait de nous accepter nous-mêmes conduira aussi au bonheur des personnes autour de nous.
Si nous pouvons nous accepter, enseigne Thich Nhat Hanh, en voyant qui nous sommes véritablement, il nous sera facile d’accepter les autres et de voir qui ils sont vraiment. Mais si nous ne pouvons pas nous accepter, nous ne serons pas à même d’accepter les autres.
Beaucoup d’entre nous ont du mal à s’accepter. Nous avons un complexe d’infériorité et nous nous mettons en colère contre nous-mêmes. Or, si nous ne pouvons pas nous accepter, comment pourrions-nous accepter les autres? Et si nous ne pouvons pas apprendre à nous accepter, nous ne pouvons pas vivre en harmonie et dans le bonheur les uns avec les autres.
Nous devons comprendre que nous sommes tous des courants de continuation, composés de faiblesses et de talents, que nous ont transmis nos ancêtres de sang. Conscients de cela, nous pouvons pratiquer l’acceptation de tout notre cœur. Nous avons tendance à nous reprocher nos propres lacunes, mais en pratiquant la pleine conscience, nous sommes en mesure de développer nos talents et d’apprendre différentes manières de les transformer progressivement.
En même temps, quand quelqu’un fait notre éloge, nous pouvons répondre : « Oui, vous avez partiellement raison, il y a certainement beaucoup de belles choses en moi. Mais vous devez aussi savoir qu’en moi il y a aussi des faiblesses et des défauts. Donc, votre éloge n’est que partiellement juste ». C’est ainsi que nous resterons humbles.
« Et si nous ne pouvons pas apprendre à nous accepter les uns les autres, nous ne pouvons pas vivre en harmonie et dans le bonheur les uns avec les autres », nous explique Thây.
L’extrait proposé ci-après provient d’une conférence qu’avait donnée Thich Nhat Hanh le 15 janvier 2012.
Aucun soi séparé : Nous sommes un courant de continuation
Il n’y a pas de soi séparé. Il n’y a pas de soi, il n’y a pas d’entité séparée, mais juste un courant de continuation. Nous nous considérons comme une rivière, une continuation de tous nos ancêtres, de nos parents et de nos grands-parents – et non comme une entité distincte. Nous sommes nos ancêtres, nos grands-parents, nos parents.
L’acceptation de soi : la vision profonde qui permet la compréhension des autres
Dans ce continuum, nous devons apprendre à accepter tous les aspects positifs et négatifs. Un peu comme la rivière dont l’eau provient de nombreux ruisseaux et cours d’eau. Lorsque la rivière coule, il arrive qu’un côté présente une eau claire et l’autre, une eau boueuse. Nous devons accepter les deux. Puisque les ruisseaux entrant dans la rivière sont comme ceci, la rivière sera comme cela. Nous acceptons. Nous acceptons le bon et le mauvais dans le ruisseau.
Si nous avons un corps sain et beau, n’en faisons pas une fierté ; en vérité, il appartient à nos ancêtres, pas à nous. Et si nous avons plusieurs défauts, quelques mauvaises habitudes, cela nous a également été transmis par nos ancêtres. Ne nous laissons pas piéger dans l’idée d’un soi séparé, en nous mettant ensuite en colère contre nous-même « Mais pourquoi donc suis-je comme ça? »
Le plus important c’est l’acceptation.
Si nous pouvons pratiquer ainsi, nos relations avec les autres s’amélioreront naturellement. Parce que lorsque nous regardons une autre personne, nous voyons qu’elle non plus n’a pas de soi distinct. Tous sont un flux de continuation. S’ils ont tel ou tel talent, c’est parce que leurs ancêtres les leur ont transmis. Et s’ils ont des défauts, ou des graines négatives, c’est aussi parce que leurs ancêtres les leur ont transmis. Nous devons accepter cette personne telle qu’elle est. N’exigez pas qu’elle soit différente. Ce qui importe le plus, c’est d’avoir toujours cette perspicacité en nous. Lorsque nous avons cette compréhension, nos yeux manifesteront naturellement notre acceptation. « Cher frère, je t’accepte tel que tu es. » « Chère sœur, je t’accepte telle que tu es. » Et quand nous les regardons de cette façon, ce sont les yeux de la compréhension et de la compassion. La compréhension est compassion. Si nous pouvons regarder quelqu’un avec les yeux de l’acceptation, l’autre personne souffrira beaucoup moins.
Pratiquer le sixième mantra
Le sixième mantra que nous pouvons pratiquer en silence nous protège également. Le mantra est : « Vous avez partiellement raison. » Ainsi, lorsque quelqu’un nous critique, nous devons fonder notre point de vue sur cette compréhension afin de pouvoir dire : « Oui, il a en partie raison, seulement partiellement. Il n’a pas vu l’autre aspect de moi. » Cette personne n’a vu qu’une partie de vous, pas la totalité de qui vous êtes. C’est la vérité. Comment pouvons-nous voir la totalité de l’autre personne alors que nous n’avons même pas pu voir la totalité de nous-mêmes ? Ainsi, vivre en Sangha nous demande ce type d’humilité.
Quand quelqu’un nous complimente, c’est partiellement juste. Et quand nous recevons des critiques, c’est aussi en partie juste. Nous avons tous des faiblesses, et nous avons tous des talents. Ne laissez pas les louanges ou les critiques des autres vous faire souffrir.
Se transformer par la pratique de la pleine conscience
Nous devons avoir des aspirations. L’aspiration à construire et à transformer. Construire le positif qui coule actuellement dans ce courant de continuum, et transformer ou purifier les éléments négatifs en nous.
L’admettre ne signifie pas que je suis impuissant. Avec ma pratique de la pleine conscience, je peux développer ces talents en moi. Avec la pratique de la pleine conscience, je peux apprendre à transformer, petit à petit, ces faiblesses en moi. Ces deux pratiques forment un tandem. C’est ce que nous faisons pour nous aider nous-mêmes, nous pratiquons pour nous.
Ensuite, nos relations avec les autres s’amélioreront naturellement. Parce que lorsque nous regardons quelqu’un, nous voyons aussi que cette personne n’a pas de soi distinct. Elle n’est que continuation.
Cela ne signifie pas pour autant que nous n’avons pas de souhaits pour eux. Nous avons des souhaits pour eux comme nous en avons pour nous-mêmes. Nous souhaitons que cette personne développe ce qui est bon et vertueux en elle et qu’elle parvienne peut-être à transformer certaines des lacunes en elle.
Le texte ci-dessus est un extrait d’un enseignement initialement offert en vietnamien. Il fut ensuite traduit en anglais par le traducteur Nguyễn Thơ Ngân Tuyễn (Dharma vivant du cœur).
Vous pouvez trouver l’enseignement complet (dans sa traduction anglaise) en cliquant ici.
Si vous comprenez l’anglais, vous pourrez aussi retrouver un enseignement de Soeur Dieu Nghiem (Soeur Jina) sur les Six Mantras de l’Amour Véritable.
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