Soeur Dao Nghiem et Frère Bienveillance ont récemment témoigné de leur Pratique dans le trimestriel ‘Sources, pour une vie reliée’. Nous vous invitons à découvrir cette revue qui publie de magnifiques témoignages d’humaines et humains partageant leur chemin spirituel, de façon sincère, profonde et spécifique à chacune et chacun. Dans notre article, nous allons vous offrir quelques extraits des articles à approfondir par vous-même dans le magazine
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Thây parle beaucoup du Miracle de la Vie, comment notre Soeur et notre Frère le vivent-ils dans leur Pratique ?
Soeur Dao Nghiem, Enseignante du Dharma dans la Tradition du Village des Pruniers et ordonnée par Thich Nhat Hanh en 2003, nous parle de la lenteur qui, au coeur de l’enseignement de Thây, nous reconnecte à la Vie.
Aujourd’hui, nous dit-elle, nous vivons dans une société où tout va de plus en plus vite, nous menant à fonctionner tels des robots, inconscients d’être en vie. Dans la rue, nous voyons que beaucoup de gens sont absorbés par leur téléphone, marchant rapidement, sans conscience de ceux qui les entourent, créant ainsi une séparation entre nous. Soeur Dao souligne également que c’est pour cela que Thich Nhat Hanh met tant l’accent sur la marche méditative, une pratique facile à adopter par toute personne, en tout lieu. Elle nécessite toutefois de l’entraînement, sans quoi nous risquons de nous faire rattraper par l’énergie du quotidien, nous poussant à aller toujours plus vite.
Prendre conscience que nous sommes vivant.e.s est source de joie, un véritable miracle !
Marcher en pleine conscience, c’est s’offrir un moment pour célébrer la vie.
Frère Bienveillance (Frère Duc Hien), Moine dans la tradition du Village des Pruniers depuis 2016, nous rappelle quant à lui cette citation de Thich Nhat Hanh “Notre vraie demeure est le maintenant. Vivre dans l’instant présent est un miracle”.
Pour notre Frère, cette expérience de l’instant présent se veut surtout incarnée, une expérience vécue dans le corps car c’est dans ce retour au corps que réside la qualité du moment présent. Il nous explique combien il est essentiel de revenir régulièrement à ce que l’on ressent physiquement, qu’il s’agisse de marcher, manger, s’asseoir, écouter ou parler.
Juste écouter ce qui se manifeste dans le corps me permet de ressentir le plus intensément ma connexion avec la vie dans l’instant présent.
La spiritualité est synonyme de Reliance.
Comment pouvons-nous nous reconnecter à nos ancêtres et aux personnes disparues ?
Dans cet article (que nous vous invitons à découvrir dans son intégralité), Frère Bienveillance aborde ce point avec beaucoup de sensibilité, témoignant notamment de la grande épreuve vécue avec la perte successive de sa maman puis de son papa, alors qu’il était encore jeune enfant. Par son expérience traumatique, Frère Bienveillance nous explique qu’il a connu l’immense souffrance de cette perte qui conditionna une bonne partie de sa vie jusqu’à expérimenter un ‘effondrement’, mourant à un état de lui-même pour renaître à un autre, se libérant de l’identification à la solitude, à la perte, à l’idée de ne pouvoir compter sur personne et à la souffrance dissimulée. S’ouvrant à quelque chose de plus grand, il s’est ouvert à une dimension spirituelle, amorçant ainsi le processus de guérison. Il nous parle aussi de son enfant intérieur et de la guérison au-delà de la dimension historique, grâce à l’enseignement du Bouddha où s’articulent dimension historique et dimension ultime.
J’ai vécu la dimension temporelle dans mes cellules, en traversant la souffrance de la perte sur le plan historique. Mais, grâce à l’enseignement du Bouddha, j’ai découvert la dimension ultime, celle qui me permet de ressentir que mes parents sont bien vivants en moi. …ils continuent à se manifester… je suis la continuation de mes parents.
Pour sa part, Soeur Dao Nghiem nous relate son expérience de reliance à son papa par la marche méditative. Alors qu’elle connaissait déjà la marche méditative pratiquée dans d’autres traditions, Soeur Dao a découvert auprès de Thây une toute autre dimension de la méditation marchée, une pratique empreinte de joie et de connexion profonde.
Lors de ma première expérience, Thây nous a invité.e.s à marcher avec notre père, même s’il n’était pas là physiquement. ‘Imaginez que vous marchez main dans la main avec lui et qu’il marche à travers vos pas‘. Mon père était décédé depuis longtemps et je m’étais détachée de lui. … Ce jour-là, j’ai réellement senti sa présence à l’intérieur de moi. … je pensais que cette connexion avait disparu ! Cela m’a amenée sur un chemin de guérison dans ma relation avec mon père.
Comment pouvons-nous aider le monde et soulager la souffrance ?
à travers son témoignage, Soeur Dao Nghiem nous explique à quel point la marche méditative fut pour elle un immense cadeau reçu de Thây. Comprenant à quel point ce que l’on vit intérieurement se reflète dans nos pas, Soeur Dao nous invite à avoir conscience de ce que nous projetons dans le monde, notamment en ralentissant, en savourant chaque instant (même si marcher vite ou courir en pleine conscience est possible aussi, tant que nous sommes en présence de chacun de nos pas ;-).


Soeur Dao nous explique combien incarner quelques pas de paix dans notre journée peut rapprocher l’humanité. Transformer la conscience collective est donc à notre portée.
Si je marche avec colère ou agitation, c’est ce que je projette dans le monde. Or, je souhaite sincèrement la paix, la fin des guerres et des souffrances. En marchant en pleine conscience, j’essaie d’incarner cette paix.
Frère Bienveillance aborde ce thème en nous parlant d’écoute présente. Il nous explique son cheminement face à la souffrance, l’incertitude, les changements et mouvements en lui et dans le monde ; sa transformation vers un état plus serein et tranquille qui peut dire ‘oui’, et le rend davantage disponible pour l’existence. Il nous parle de vastitude et de cette liberté intérieure qu’il peut ensuite diffuser autour de lui. Ayant régulièrement l’occasion d’écouter des personnes en souffrance, Frère Bienveillance constate que ce ne sont pas les mots qui apportent le plus à la personne écoutée, mais plutôt la qualité de l’espace, l’ouverture de coeur qui s’offre.
Je partage parfois en paroles mais c’est surtout en offrant un espace d’écoute que la liberté intérieure devient réalité tangible.


Nous le voyons, les thèmes abordés par notre Soeur et notre Frère sont riches et profonds ; ils nous invitent à laisser oeuvrer en nous leurs témoignages, afin d’en incarner peu à peu l’essence et approfondir notre chemin de pratique.
Pour aller plus loin, nous vous recommandons chaleureusement la lecture des articles complets dans la revue ‘Sources’ qui vous permettra de découvrir aussi d’autres humaines et humains témoignant de leur cheminement inspirant. Disponible en version papier et électronique.