Tes merveilles, ta beauté et ta créativité.
[Trois sons de Cloche]
Chère Terre Mère,
Chaque matin, quand je me réveille, tu m’offres vingt-quatre heures toutes nouvelles pour chérir et apprécier ta beauté. Tu as donné naissance à toutes les formes de vie, qui sont toutes de vrais miracles. Parmi tes enfants, on peut citer le lac d’eau claire, le pin vert, le nuage rose, la cime enneigée des montagnes, la forêt parfumée, la grue blanche, la biche mordorée, l’incroyable chenille, et chaque mathématicien brillant, chaque artisan talentueux, chaque architecte remarquable. Tu es le plus grand des mathématiciens, le plus accompli des artisans, et le plus talentueux des architectes. La branche d’un cerisier en fleur, la coquille d’un escargot et l’aile d’une chauve-souris sont tous des témoignages de cette magnifique vérité. Je fais le vœu sincère de vivre de façon à prendre conscience de chacune de tes merveilles, et à me nourrir de ta beauté. Je chéris ta créativité précieuse et souris à ce cadeau de la vie.
Il y a parmi nous, les humains, des artistes talentueux, mais comment nos peintures peuvent-elles faire le poids face à ton chef-d’œuvre des quatre saisons ? Comment pourrons-nous jamais peindre une aurore aussi fascinante ou créer un crépuscule aussi lumineux que les tiens ? Il y a parmi nous de grands compositeurs, mais comment leurs symphonies pourraient-elles être comparables à ton harmonie céleste avec le soleil et les planètes, ou au son de la marée montante ? Il y a parmi nous de grands héros et héroïnes, qui ont enduré des guerres terribles, des difficultés incroyables et de dangereux voyages, mais comment leur bravoure pourrait-elle être comparable à la patience et à la tolérance dont tu fais preuve tout au long de ton épopée, depuis des temps immémoriaux ? Il y a de nombreuses belles histoires d’amour, mais qui parmi nous est doté d’un amour aussi incommensurable que le tien, embrassant tous les êtres sans discrimination ?
Chère Mère, tu as donné naissance à d’innombrables bouddhas, saints et êtres éveillés. Le Bouddha Shakyamuni fait partie des tes enfants. Jésus Christ est le fils de Dieu, mais il est aussi le Fils de l’homme, un enfant de la Terre, ton enfant. La Sainte Vierge est aussi une fille de la Terre. Le prophète Mahomet est aussi ton enfant. Moïse est ton enfant. De même que tous les bodhisattvas. Tu es aussi la mère de remarquables penseurs et scientifiques qui ont fait d’importantes découvertes, étudiant et comprenant non seulement notre système solaire et la Voie lactée, mais aussi les galaxies les plus lointaines. C’est par ces enfants talentueux que tu approfondis ta communication avec le cosmos. Conscient que tu as donné naissance à tant de grands êtres, je sais que tu n’es pas une matière inerte, mais un être vivant. C’est parce que tu es dotée de la nature de l’éveil que tous tes enfants le sont également. Chacun de nous porte en lui la graine de l’éveil, la capacité à vivre en harmonie avec la sagesse la plus profonde : celle de l’inter-être.
Mais nous n’avons pas toujours agi de façon juste. Nous ne t’avons pas toujours suffisamment aimée ; nous avons parfois oublié ta nature véritable ; et nous t’avons parfois traitée comme si tu étais extérieure à nous, comme si tu n’étais pas nous. Il y a eu des périodes où, par ignorance et maladresse, nous t’avons sous-estimée, exploitée, blessée et polluée. C’est pourquoi je fais le vœu aujourd’hui, le cœur empli de gratitude et d’amour, de chérir et de protéger ta beauté, ainsi que d’incarner ta merveilleuse conscience dans ma vie. Je fais le vœu de marcher sur les traces de ceux et celles qui sont passés par là avant moi, de vivre dans l’éveil et la compassion, et d’être digne d’avoir une Mère comme toi.
[Touchez la Terre]
[Trois respirations]
[Cloche]
[Redressez-vous]