Ce texte est un extrait de l’enseignement du Dharma du 3 mars 1966, offert au Hameau du Bas, au Village des Pruniers, par notre maître Thây. En cette saison où nous fêtons sa continuation, nous aimerions vous l’offrir pour vous donner l’occasion de vous connecter au coeur de Thây en le lisant. Thây nous partage son bonheur immense de pouvoir vivre dans une communauté de pratique qui rassemble des personnes venant du monde entier servant tous les êtres avec liberté et joie.
“Alors qu’il était en méditation assise, Thay s’est demandé : « Ai-je un rêve que je veux encore réaliser ? Ai-je un souhait qui attend d’être exaucé ? ». Après avoir passé un certain temps à explorer et à mettre à jour les profondeurs de ma conscience, je ne suis toujours pas parvenu à trouver quoi que ce soit à souhaiter et à réaliser.
Qui n’aurait pas de rêve ? Qui n’aurait pas un rêve non encore réalisé ? Mais ce jour-là, alors qu’il méditait, Thay n’a pu trouver aucun rêve ou souhait qui n’était pas réalisé. C’est quelque chose de très intriguant. Parfois, en regardant le ciel, la lune, les étoiles, en regardant les arbres, l’herbe, ou les moines et les moniales, Thay voit que « la réalité est plus belle que tous les rêves dont nous pouvons rêver ».
Rien qu’en comparant le petit garçon du passé, il y a 54 ans, avec le petit garçon d’aujourd’hui, Thay a pu voir un sourire s’épanouir. Je vois clairement que ma pratique et mon chemin m’ont apporté tant de bonheur. Pouvoir vivre avec une Sangha, avec des amis de nombreux pays, avec des pratiquants laïcs et des moines et moniales, pour pratiquer ensemble sur le chemin de la solidité, de la paix, du bonheur, et de la liberté, c’est déjà une grande source de bonheur. C’est plus fort que n’importe quel rêve, parce que ce n’est pas un rêve, c’est la réalité.
Maintenant, lorsqu’il passe devant la rangée de pins du hameau du haut, Thay s’arrête souvent pour regarder les pins. On les appelle Cèdres Atlantiques. Ces pins ont été plantés il y a une quinzaine d’années et sont devenus très grands, très puissants, très solides. Thay les regarde souvent en souriant. Thay voit que ces pins sont les moines et les moniales qui se tiennent avec solidité au cœur du vent, de la neige, de la pluie, et Thay se sent très heureux.
Un pratiquant, un moine, une moniale ou un membre de l’Inter-être, est pareil à un pin. Si nous pratiquons avec solidité, avec aisance, en traversant les épreuves, en surmontant les difficultés et en restant stable dans cette vie, nous sommes à même d’apporter tant de confiance, de paix, de joie et de bonheur aux personnes et à l’environnement qui nous entourent“.